Il y a un an, je devenais mère pour la deuxième fois. Un deuxième petit garçon venait rejoindre notre famille. J’aurais tellement à dire sur cette seconde naissance, tellement, qu’il est même difficile de ne m’en tenir qu’à quelques phrases.
Je ne vais pas faire de rétrospective de cette année écoulée, j’aurais sûrement l’occasion d’en dire un peu plus au hasard et au gré de quelques autres posts. Je ne vais pas non plus m’étendre sur la façon dont s’est déroulé l’accouchement – pas maintenant.
Je reviendrai seulement sur ce moment où je t’ai tenu pour la première fois dans mes bras, contre moi. Mon tout petit. Ta naissance, qui hissait mon premier tout petit au rang d’aîné, de “grand”. Encore aujourd’hui, un an après, je souris quand pour parler de ton frère à d’autres je dis “mon grand”. Peut-on vraiment être grand à 3 ans et demi ?
Cette première fois alors, où je t’ai serré entre mes bras. Où je t’ai murmuré plusieurs fois, la voix tremblante, de surprise, d’émotion, de stupéfaction bienheureuse, “on l’a fait, on l’a fait, on l’a fait”. Ensemble. Un cri de victoire chuchoté pour nous deux. Un remerciement exalté de moi à toi. D’avoir permis que cela soit possible. De m’avoir donné tant de confiance et de force.
Je revois ma robe rouge que l’on m’enlève pour me permettre de te serrer vraiment contre ma peau en feu. Comme l’arrière plan d’un film que je regarde du coin de l’oeil. Alors que je vis un autre film. Celui de ta vie qui débute et que tu vas partager avec moi.
Je n’en reviens pas de t’aimer déjà et que cet amour soit une certitude. Moi qui craignais tellement de ne pas avoir assez de place dans mon coeur pour t’en faire rien qu’une petite. Parce qu’avant toi, il y avait ton aîné, celui-qui-prenait-toute-la-place. Celui qui cumulait déjà 2 ans et demi de souvenirs avec moi. J’avais tellement donné d’amour à ton frère que je me demandais comment il pourrait en rester pour toi. Je me demandais si je serai capable de t’aimer autant que lui car il me paraissait impossible de ressentir cela pour deux personnes en même temps.
J’ai attendu de te voir pour m’autoriser à t’aimer. Mon ventre qui au fil des mois se gonflait, c’était d’amour dont il se remplissait. Je ne le savais pas encore. Je t’ai senti glisser hors de moi, et l’amour s’est déversé avec toi. Tout l’amour que j’avais contenu pendant neuf mois, je l’ai serré contre moi, le 1er juin 2022 à 11h et quelque chose.
Bon anniversaire mon tout petit.
Et merci.